to be or not to be, here ?

Blair pestait. Elle avait été obligée de partir pour des photos en France. Pas moyen d’y couper bien sur. Le contrat était signé depuis longtemps et elle ne pouvait pas passer à travers. En plus de cela il y avait eu les défilés qui s’étaient enchaînés. Elle avait tenté à plusieurs reprises de téléphoner à Alexander mais sans succès. Il y avait le décalage horaire certes, mais jamais il ne répondait à ces coups de fils.
Partir ainsi, au lendemain de leur soirée, lui avait donné l’impression de fuir alors que ce n’était pas le cas. Elle avait vu les flashs crépitaient bien sur et savait qu’il y aurait des retombée de cette histoire très bientôt. Sur le moment elle s’en était moquée, tout ce qui comptait pour elle était d’être dans les bras d’Alexander et rien d’autre.
Depuis le premier jour qu’elle l’avait croisé, elle s’était sentie bien avec lui. Quand il lui avait appris qu’il avait déjà quelqu’un elle en avait été déçue. Et puis elle avait oublié ce chapitre pour savourer les bons moments qu’ils passaient ensemble. Ils étaient de plus en plus proches chaque fois qu’ils se voyaient. Ce n’était pas toujours évident d’ailleurs par rapport à leur travail respectif mais ils conservaient ces moments là.
Elle s’était demandé à un moment comment Alexander la considérait et puis elle s’était reprise. Que lui arrivait il ? elle jouait toujours avec les hommes, elle les prenait et les jetait la plupart du temps alors pourquoi était ce différent ? Elle avait préféré éviter de se poser trop la question.
En France elle avait vu les gros titres de cette photo. En premier plan on les montrait dans le même lit sans doute possible sur ce qu’ils y faisaient. Puis était venu d’autres gros titres : la rupture d’Alexander avec son amie. Elle avait donc découvert de cette manière son identité. Bien sur elle savait qui elle était, tous les deux bossaient dans le même métier donc c’était plus ou moins normal qu’il sorte avec une actrice. A bien la regarder elle se dit, qu’elle avait toutes ses chances à présent.

L’avion la ramenait enfin vers la Californie et elle piaffait d’impatience. Durant les semaines qui s’étaient écoulées elle avait repensé à cette fameuse soirée. Un sourire s’épanouissait sur ses lèvres à chaque fois.
L’arrivée à l’aéroport fut rapide car elle avait peu de bagage. Elle fut rapidement chez elle et se plongea dans un bon bain relaxant en attrapant son téléphone. Le numéro qu’elle connaissait par cœur ne répondit pas plus que lorsqu’elle était à Paris. Rageusement elle reposa le combiné sur le rebord de la baignoire. Presqu’un mois qu’elle était partie et n’avait pas de nouvelles. Elle avait l’impression de subir ce qu’elle faisait auparavant.

Elle n’y tint plus et sortit de son bain. Elle se mit une crème parfumée sur le corps et enfila des sous vêtements noirs. Parcourant sa garde robe elle prit une petite robe noire en jersey d’une forme très simple. Courte elle lui arrivait mi cuisses et avait un petit décolleté rond qu’elle agrémenta d’un collier en or, des créoles vinrent compléter le tout. Elle enfila des escarpins noirs et attrapa son sac à mains. Elle passa par la cuisine et prit une bouteille de Don Pérignon dans le frigo et partit en claquant la porte derrière elle. Elle brancha son alarme et se mit en route vers l’appartement d’Alexander. Elle avait décidé de lui rendre visite sans le prévenir. Après tout ils étaient amis et étaient toujours là l’un pour l’autre.

Elle arriva devant sa porte et sonna avec insistance.

- Alexander, tu es là ? c’est moi Blair ! Ouvre s’il te plait !

Il

était près de midi quand Alexander rentra chez lui, après une très longue et ennuyeuse matinée d’interviews dont les questions étaient souvent plus d’ordre privé que professionnel, surtout ces derniers temps. Alors comme il ne pouvait pas indéfiniment y échapper, le jeune homme avait pris la décision de fournir une réponse différente à chaque fois que la même question revenaient selon différents journalistes, tant est si bien que personne ne pouvait être assuré d’avoir en sa possession les bons éléments. Cela lui remontait un peu le moral contre les attaques de la presse. En tout cas il était content d’être chez lui et referma la porte d’un coup de pied, retirant sa veste qu’il jeta négligemment sur un fauteuil alors qu’il s’effondrait sur son canapé. A peine eut-il le temps de souffler que son portable sonnait. Il le sortit de la poche de son jean dans un geste presque machinal et le porta à son oreille, mais stoppa son geste, juste avant de décrocher, quand il vit la photo sur l’écran ainsi que le numéro. Une grimace se peint sur son visage, signifiant son embêtement, mais le jeune homme finit par reposer le combiné sur la table basse, le fixant jusqu’à ce qu’il arrête de sonner en se donnant mentalement une violente gifle.
Il savait son attitude puérile, mais à chaque fois que ce numéro apparaissait, il ne répondait pas, filtrant ses appels et cela depuis bientôt un mois. Il aurait presque eu honte de se regarder dans la glace en d’autres circonstances. Tout simplement parce que ce numéro était celui de la personne qu’il considérait comme sa meilleure amie. C’était le prix à payer pour avoir céder à la tentation cette nuit là avec elle et d’avoir commis l’irréparable, non seulement parce qu’il s’était promis de ne jamais dépasser les limites pour ne pas changer ce qu’il y avait entre eux, mais surtout, oui, surtout parce qu’il était en couple. Enfin, à cette époque tout du moins. Et comme Alex était plus doué pour dépasser les limites que pour affronter la réalité et la conséquence de ses actes, il avait évité tout contact avec la jeune femme depuis cette fameuse nuit.

Sa décision avait été largement facilité par le départ de Blair pour la France le lendemain de leur soirée, ce qui aurait mis en rogne ou vexé n’importe quel autre garçon, mais au vue de la situation, le jeune homme s’en était presque réjouit, presque. La situation était d’autant plus difficile par les relations amicales qu’il entretenait avec elle. Si ça avait été une erreur d’une nuit, une personne qu’il ne connaissait que très peu, il serait toujours passé pour un salaud infidèle, mais il aurait été gêné sur un seul point, et là, il se faisait coincé par tous les côtés, amical et amoureux.
Il avait rencontré Blair lors d’une soirée, où ils avaient fait connaissance, et Alex, de nature très sociable, avait vite apprécié et noué des liens avec la jeune femme, la revoyant régulièrement et de plus en plus souvent et développant une sincère amitié, ce qui était assez rare avec la gente féminine pour lui. Il ne croyait pas en l’amitié homme femme avant de rencontre la mannequin, et maintenant, après ce qui s’était passé, ses dernières illusions s’étaient évaporées. Il tenait beaucoup à sa relation avec elle, et n’avait jamais éprouvé autre chose qu’une très forte amitié pour Blair, sans compter qu’il était en couple et qu’il était fidèle à sa petite amie de l’époque, avec qui il entretenait une relation longue et sérieuse, sans nuages. Avant qu’il ne commette l’irréparable et qu’il gâche tout, son couple et son amitié avec Blair. Car il n’était pas dupe et sentait le changement arrivé à grand pas.

Fixant toujours son portable, sans bouger, il se dit qu’il était content que son amie se trouve en France et qu’un océan les sépare. Il ne savait pas quand elle devait revenir, mais c’était pour bientôt et il devait se rendre à l’évidence qu’il allait devoir faire face à la situation d’ici peu de temps.
Le jeune homme resta un temps indéterminé sur son canapé, à ressasser ce qu’il avait fait et ce qui allait se passer, si bien qu’il ne vit pas les minutes s’égrener et qu’il mit un certain temps à se rendre compte qu’on frappait à la porte. Sursautant légèrement, il se leva pour aller ouvrir, sortant ainsi de ses pensées, se demandant qui cela pouvait être puisqu’il n’attendait personne et pour la seconde fois en peu de temps, il stoppa ses gestes quand il reconnut la voix derrière la porte. Bon, il avait au moins la réponses à deux de ces questions: la personne qui se trouvait derrière la porte était Blair et son retour en Californie était prévu pour aujourd’hui! Jetant un regard à son reflet dans le miroir, vêtu d’un simple jean et d’une chemise noire, il souffla un coup pour se donner du courage avant de se diriger vers la porte et de l’ouvrir doucement, laissant place à son amie, très séduisante comme toujours, mais mieux valait éviter de trop s’attarder sur ce sujet.

« Blair! Quelle…surprise »

lança-t-il hésitant, ne sachant pas vraiment comment agir. D’habitude il l’aurait serré dans ses bras mais il se contenta de s’écarter pour la laisser entrer.

« Je ne savais pas que tu rentrais aujourd’hui »

continua le jeune homme, mais c’était normal puisqu’il faisait le mort depuis près de un mois.

« Alors la France, c’était comment? »

demanda-t-il comme si il n’y avait aucun problème et que son silence n’était pas anormal. Lancer des banalités n’était peut-être pas la meilleure stratégie, mais c’était tout ce qu’il avait trouvé pour le moment, prit de court.

Blair, à la porte, attendait se demandant si le jeune homme était là ou pas. Elle avait agit spontanément sans même réfléchir en venant directement chez lui après son voyage. Elle se demandait si elle n’aurait pas du attendre un peu, mais la patience n’était pas son fort.
Elle était venue rapidement parce qu’elle n’avait plus de nouvelle de lui depuis son départ, quelque part c’était inquiétant.
Elle avait réfléchit à leur nuit, tout s’était enchaînée et elle ne regrettait rien, mais de son coté était ce pareil ?
Blair était plein de doutes ! Si Rosa, sa meilleure amie, l’avait su elle aurait rigolé d’elle, ou bien peut être auraient elles rient toutes les deux ? Il fallait qu’elle la recontacte aussi pensa t’elle.
Dépitée elle regardait cette porte qui restait close. Peut être était il en tournage et même pas chez lui. Elle faillit faire demi tour lorsque la porte s’ouvrit.
Elle vit le jeune homme hésitant sur la conduite à tenir face à elle. Rêvait elle ou était il gêné ? non elle ne se trompait pas. Il était mal à l’aise.
Elle plaqua un sourire digne d’une compagne publicitaire pour un dentifrice et passa devant lui pour entrer

- Hé oui ! c’est moi…je viens juste d’arriver et tu vois tu es le premier qui le sait ! Je suis venue fêter mon retour avec toi.

Lui dit elle en brandissant la bouteille du champagne couteux qu’elle avait emmené.

- Je suis de nouveau là et je viens déjà t’embêter ! J’ai plein de choses à te raconter mais avant on boit un coup ok ?

Elle lui plaqua un baiser sonore sur la joue et referma la porte derrière elle. Elle avait décidé pour l’instant de faire comme si de rien n’était. Du temps où ils étaient les meilleurs amis du monde.

- La France est superbe mais il y faisait froid. Faire les photos en maillots de bain en extérieur n’était pas génial, mais je commence à y être habituée.

Elle partit dans le salon et prit dans son placard deux flutes.

- Tiens Alex c’est ton boulot ça.

Elle lui tendit la bouteille avant de s’asseoir dans le canapé qui lui faisait face.

- Je dois reconnaître que je suis vannée. Je n’ai pas réussi à dormir dans l’avion pour ne pas changer. Alors ça va toi ? Cela fait bien longtemps que je ne t’ai pas eu de tes nouvelles, d’ailleurs je ne pensais pas que tu serais là. J’ai tenté de te joindre à plusieurs reprises. Ton téléphone est en dérangement ou quoi ?

Elle tapota sur le siège du canapé à coté d’elle pour lui faire signe de venir s’asseoir à coté d’elle. Elle se sentait très à l’aise chez lui et elle défit ses escarpins avant de glisser ses longues jambes sous ses fesses prête à l’écouter et à savourer le plaisir de le retrouver. Elle songeait à toute la complicité qu’ils avaient avant cette fameuse nuit. Qu’en était il à présent ?

Si le jeune homme avait été prévenu de l’arrivée de son amie, il aurait eu le temps de se préparer psychologiquement sur l’attitude à adopter, c’est-à-dire se lancer dans des conversations sérieuses et appuyées sur ce qui s’était passé entre eux un mois auparavant, ce qui n’était pas vraiment le fort de Alexander. Lui était plutôt du genre à rester sur la défensive et à attaquer par la suite de manière agressive. C’était sa manière à lui de se déculpabiliser d’avoir mal fait les choses, il préférait répercuter ses erreurs sur la personne en face de lui, ce qui ne faisait qu’envenimer les choses au lieu de les arranger, et c’était aussi ce qui l’avait conduit au célibat par la même occasion. La seconde option qui s’offrait à lui était de jouer les autruches et de faire comme si il ne s’était rien passé, ce qui paraissait beaucoup plus facile pour un caractère comme le sien. Prendre ses jambes à son cou et fuir le plus loin possible en avant pour éviter de se retrouver face à ses responsabilités. Et oui, Alex était loin, très loin du parfait gentleman, mais les personnes qui le connaissaient étaient prévenues et savaient à quoi s’en tenir avec lui.
Il était évidemment ravi de revoir son amie, là n’était pas la question, mais il se sentait pris au dépourvu et passait un peu pour un crétin, ne sachant pas vraiment quoi dire lui qui avait pourtant la répartie facile et souvent acerbe, et ne sachant pas non plus réellement comment agir, ce qui n’était également pas dans ses habitudes puisqu’il était d’un naturel plutôt fonceur et pas le genre à se poser des milliers de questions avant d’agir, un comportement qui lui jouait souvent des tours.
L’acteur finit par lâcher un sourire, sincère et franc à la réponse de Blair. C’était plutôt flatteur, le fait qu’elle soit venue le voir directement après son retour, malgré le décalage horaire et la fatigue du voyage, et en plus avec une bonne bouteille, preuve qu’elle le connaissait bien. Mais il n’était pas sûr de mériter une telle attention après le silence radio qu’il lui avait infligé.

« C’est trop d’attention pour un seul homme, fais attention je pourrais y prendre goût, cela dit c’est très flatteur que je sois le premier à qui tu ais pensé »

répondit-il, un peu plus détendu.

Il faut dire que la jeune femme savait le mettre à l’aise, même dans les situations délicates et embarrassantes comme l’était celle-ci. Mais il n’avait jamais connu ce genre de situation auparavant, premièrement parce qu’il n’avait jamais eu de vrai amie de sexe féminin avant Blair et deuxièmement parce qu’il s’était toujours promis de ne pas dépasser certaines limites avec elle, de peur de gâcher leur relation avec une histoire sentimentale, même maintenant qu’il était célibataire. Elle lui plaqua un baiser sur la joue, et même si il pensait qu’ils devraient éviter ce genre de gestes dans un futur proche, il se dit intérieurement que psychoter sur de petits gestes comme celui-ci ne ferait que dramatiser les choses encore plus.

« Si c’est toi qui joue les emmerdeuses, je pense que beaucoup d’hommes rêveraient d’être à ma place pour se faire embêter »

précisa le jeune homme d’un ton rieur.

Plus détendu, il pouvait lui lancer quelques pics comme ils en avaient l’habitude, et qui qualifiaient au mieux leur relation amicale. Il n’y avait jamais eu aucune gêne entre eux et il espérait que ça ne changerait pas, même après la nuit qu’ils avaient passé ensemble.

« Des photos en extérieur en maillot de bains, les petits mangeurs d’escargots ont dû bien se rincer l’œil, et je suis sûr qu’ils ont dû de bousculer pour te réchauffer non? »

questionna ce dernier dans un léger sourire en coin.

Il avait eu l’occasion d’aller en France pour la promotion d’un de ses films et il devait avouer, même si il n’y avait passé que quelques jours, que Paris était une ville magnifique et il apprécierait d’y retourner à l’occasion, pour le tourisme cette fois-ci. Le jeune homme suivit Blair dans le salon, souriant intérieurement au fait qu’elle faisait comme chez elle, ouvrant le placard pour en sortir deux flûtes de champagne. Pas de gêne ou quoi que ce soit, et ça lui plaisait. Prenant la bouteille qu’elle lui tendait, il examina l’étiquette.

« Un Don Pérignon, tu connais décidément bien mes goûts »

affirma ce dernier en déchirant le papier, défaisant le morceau de fer et faisant sauter rapidement le bouchon avant d’en remplir deux coupes et d’en tendre une à son amie, s’asseyant à ses côtés, un peu gêné par la dernière phrase qu’elle lui avait lancé. Son téléphone en dérangement? Cela aurait fait une bonne excuse, mais si il se mettait à sonner pendant qu’ils bavardaient, il voyait mal ce qu’il pourrait dire pour se sortir d’affaires.

« Et bien en fait, tu sais, j’ai été pas mal occupé avec la sortie de mon dernier film »

commença Alex, en l’occurrence le film qu’il avait tourné avec Leynah.

« Alors je n’ai pas eu beaucoup de temps à moi et puis le soir, quand j’étais libre, avec le décalage horaire, il était très tard en France, le milieu de la nuit alors c’était un peu compliqué »

se justifia parfaitement le jeune homme dans un naturel qui l’étonna lui-même.

Il préféra tout de même changer de sujet et tendit sa coupe vers Blair dans un sourire.

« A nos retrouvailles »

lança-t-il en attendant qu’elle trinque avec lui, heureux d’avoir pour le moment éviter de parler de ce qui s’était passé la veille du départ de la jeune femme.

Blair attendait qu’Alexander la rejoigne sur le canapé. Elle le regardait tourner. Il avait eu l’air d’être gênée par son arrivée. Elle savait qu’elle arrivait comme un cheveu sur la soupe mais elle avait également l’envie de battre le fer tandis qu’il était chaud, et pour être chaud ce n’était plus tellement le cas par son départ. Un mois était passé, depuis que leur relation avait pris un autre tournant et bien des choses avaient pu se produire depuis. Le fait qu’ils n’aient pu se voir depuis n’avait pas joué en leur faveur.
Il avait bien vite repris son attitude habituelle qu’elle lui connaissait et qu’elle appréciait.
Elle rit à sa plaisanterie sur les Français tout en levant son verre pour trinquer et en buvant une gorgée de liquide doré.

- Bien sur qu’il y en a qui ont voulu me réchauffer, j’ai eu droit à des blagues graveleuses mais quand je bosse, je ne pense pas à la bagatelle. Tu sais bien que je suis consciencieuse non ? Et puis après le reste du temps, j’étais crevée et je dormais.

Par-dessus son verre elle l’observa tout en avalant une autre gorgée. Elle écoutait son explication, silencieusement. Elle doutait de la véracité de ses dires en fait. Le décalage horaire était une explication mais elle n’avait pas l’impression qu’il lui disait la vérité. Après tout qu’importe. Il avait des scrupules depuis cette fameuse nuit et elle n’était pas dupe. Il n’avait peut être pas tout compris non plus sur son comportement à elle et de quelle façon elle voyait les choses. Une explication s’imposait.

- Il se trouve aussi que les hommes qui veulent sortir avec moi ne le font que pour m’avoir à leur tableau de chasse. C’est pénible tu sais qu’on sorte avec une personne pour sa notoriété. Comment savoir si c’est pour toi ou pour autre chose ? Tu dois avoir le même problème que moi de toute façon. Nous sommes coincés par notre notoriété et ne savons jamais si on nous cotoie sincèrement.

Elle avait vidé son verre sans même s’en rendre compte et lui tendit pour qu’il la serve à nouveau.

- Comment s’est passé la fin de ton tournage ? j’ai vu que tu étais en pleine promotion en plus. Je suis étonnée que tu sois chez toi et non en train de sillonner le pays en quête de nouveaux spectateurs.

Elle lui fit un clin d’œil complice et coquin. Elle s’installa un peu mieux pour l’écouter lui répondre ne doutant pas que lorsqu’il allait être lancé sur son sujet favori, elle n’allait plus pouvoir l’arrêter. Elle avait bien d’autres idées en tête en fait en le voyant ainsi installé à coté d’elle. Elle se raisonnait et se disait qu’il était bien trop tôt pour avoir une conversation sérieuse ou bien pour la suite de ses idées qui n’avait rien de sage. Elle le détaillait mieux à l’instant précis, ses yeux descendirent sur sa bouche, puis sur ses longs doigts posés sur son verre. Reprenant pieds dans la réalité, elle avala à nouveau une gorgée du doux nectar.

-Je connais tes gouts en matière de vins, ils sont les mêmes que les miens quasiment ! Je ne risquais pas trop de me tromper.